« Quoi de neuf ? »
Tu te rappelles du « quoi de neuf » à l’école ? J’ai réfléchi à comment cela peut aussi s’appliquer à la manière dont je transmets l’évangile...
Tu te rappelles de certains jours où il y avait le « quoi de neuf » à l’école ? Les élèves pouvaient ramener des objets de la maison qui étaient particuliers, d’une façon ou d’une autre ; soit des objets atypiques ou alors dotés d’une histoire intéressante. L’objet circulait dans la classe, et tout le monde pouvait le manipuler, le regarder de près et se plonger dans l’histoire de son passé. Tous les élèves pouvaient l’apprécier et comprendre davantage ce qu’était cet objet parce qu’ils l’avaient vu de leurs propres yeux. Cela aurait eu un impact beaucoup moins important si chaque élève était simplement entré dans la classe et avait dit : « J’ai quelque chose de spécial à la maison, et je vais vous expliquer à quoi cela ressemble… »
Ce que nous avons entendu, vu, contemplé et touché
Je me suis rappelée de cela en repensant à la manière dont je me comportais lorsque j’étais une jeune chrétienne – j’étais nouvellement convertie et avais beaucoup d’enthousiasme pour expliquer aux gens ce que je croyais, et pourquoi je croyais cela. J’ai commencé avec mon petit frère ; je l’avais pris à part dans la salle à manger et j’avais décidé de lui expliquer ce qu’était un chrétien. Après que j’ai eu fini de lui expliquer pourquoi Jésus était venu sur terre, je lui ai ensuite expliqué comment je pensais qu’allait être son avenir s’il ne croyait pas ce que je croyais. Il est inutile de répéter tout ce que je lui ai dit ce jour-là, mais l’expression de son visage me montra alors que je l’avais découragé et presque brutalisé. J’étais en train de lui raconter ce que je voulais qu’il croie sans lui montrer ce qu’était une vie chrétienne.
En grandissant, j’ai peu à peu compris la différence entre montrer et raconter. En tant qu’êtres humains, nous sommes inspirés par ce que nous pouvons « voir et toucher » par nous-mêmes. Jean en parle dans l’une de ses lettres. Il décrit ce « que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie. » 1 Jean 1, 1.
Tu penses peut-être que Jean était juste en train de leur raconter la vie de Jésus, et que Jésus n’était pas vraiment là...
Ah, mais il était là.
La vie de Jésus en nous
Et c’est là le point central de toute l’affaire. Lorsque nous commençons à vivre ce qui est écrit dans l’évangile au lieu de juste le comprendre, alors la vie de Jésus commence à grandir et à se développer au-dedans de nous, et c’est cela que les hommes peuvent « toucher et manipuler ». Le fait de vivre ce qui est écrit exige de nous que nous abandonnions notre propre volonté, et c’est là « la mort de Jésus » à laquelle Paul fait référence.
« Portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. » 2 Corinthiens 4, 10.
Nous pouvons parfois nous sentir obligés d’expliquer ce que la Bible dit à propos de comment et pourquoi Jésus est venu sur terre pour nous sauver, mais si nous ne vivons pas ce que nous racontons, alors nos paroles n’ont aucun impact. Lorsque nous sommes jeunes, nous ne pouvons pas espérer être remplis de la sagesse de Dieu immédiatement. Mais même en tant que jeune adolescente, j’aurais pu vivre avec un peu d’humilité. J’aurais pu vivre ce que je comprenais à ce moment, des choses assez simples, Dieu le sait. Tout simplement être bonne envers mon frère, et aider à la maison… cela aurait été un bon commencement – et cela aurait été assez ! Même ces petites choses ont leur importance lorsque nous commençons sur le chemin de cette vie. Dieu n’attend pas de nous que nous soyons de grands théologiens ou prédicateurs, surtout lorsque nous sommes adolescents. Mais il attend de nous que nous soyons honnêtes et que nous fassions ce que nous savons. Que nous ne « racontions » pas seulement, mais que nous puissions « montrer ».
Un changement a lieu
Oh, j’aurais tellement plus pu gagner le cœur de mon frère si j’avais passé du temps avec lui, au lieu de juste lui raconter combien il devait changer, en le laissant ensuite seul et en m’occupant de mes propres affaires. Si nous ne pouvons pas montrer aux autres que nous vivons ce que nous croyons, alors ce que nous disons perdra toute sa crédibilité. Ce que ma famille pouvait voir de moi à cette époque, c’était beaucoup d’enthousiasme pour quelque chose qui n’avait pas encore changé ma vie à l’intérieur. Ce qu’elle continuait de voir, c’était une fille qui était très préoccupée par elle-même et qui était très peu disposée à proposer de l’aide à la maison.
Lorsque j’ai grandi, je me suis de plus en plus souciée de faire ce que je comprenais et de demander de l’aide à Dieu lorsque je tombais. Lorsque nous faisons cela, alors notre vie changera lentement mais sûrement, et avec le temps, ceux que nous connaissons remarqueront aussi ce changement. Si je m’étais davantage souciée de ce processus dès ma conversion, peut-être que j’aurais pu épargner mon frère de cet « assaut de connaissances » que je lui ai infligé, et au lieu de cela, il aurait pu être conforté et encouragé par une sœur qui aurait pris soin de lui.
Cette adolescente « je-sais-tout » qui voulait expliquer aux autres ce qu’il fallait croire, est devenue une mère et une grand-mère qui a expérimenté les aléas de la vie, comme beaucoup d’autres. Mon expérience de la vie m’a montré ces choses : Dieu souhaite nous donner son Esprit pour nous guider à travers la vie, pour nous montrer combien notre nature humaine domine ce que nous disons et faisons, et nous donner ensuite la force et le pouvoir de faire sa volonté au lieu de la nôtre. Si nous nous abandonnons à ce processus dans une foi aveugle, alors un miracle commencera à avoir lieu. Nous sommes transformés à l’intérieur et c’est cela que les gens qui nous entourent sont capables de voir, de toucher et de manipuler. Et mieux encore, c’est ce qui les attirera à vouloir cette vie pour eux-mêmes, et nous n’aurons même pas besoin de leur en toucher un mot.
Ces écritures sont tirées de la Version Segond 21, Copyright© 2007 Société Biblique de Genève. Utilisée avec autorisation. Tous droits réservés.