Lorsque « le mieux est l’ennemi du bien »

Lorsque « le mieux est l’ennemi du bien »

Une nouvelle interprétation de cette vieille citation.

8 minutes ·

J’ai toujours pris plaisir à aider les autres. Tous ces jours où j’ai pu faire un petit quelque chose pour alléger la vie de quelqu’un sont les meilleurs jours de ma vie, ceux dont je me rappelle le plus.

Mais récemment à l’église, j’ai entendu une citation. La personne qui parlait a cité Voltaire : « Le mieux est l’ennemi du bien. » Cela m’a interpellé et m’a fait réfléchir. Qu’est-ce que cela signifie pour moi ?

Qu’est-ce que « le mieux » ?

Qu’est-ce que « le mieux » ? En tant que disciple de Christ, ce n’est rien de moins que ce que Paul écrit aux Romains : que nous devons être rendus semblables à l’image du Fils. C’est une transformation totale, où nous devenons participants de la nature divine. (Romains 8, 29 ; 2 Pierre 1, 4) Il est dit en Esaïe 64, 6 que « toute notre justice est comme un vêtement souillé » et cela est vrai, particulièrement lorsque je compare notre justice aux critères de la nature divine. Même lorsque je souhaite faire le bien avec les meilleures intentions qui soient, cela peut presque sembler perdu d’avance.

Parce que j’ai bien sûr expérimenté des fois où j’ai fait tout mon possible pour aider quelqu’un, mais où au final, cela ne s’est pas passé comme je l’espérais, ou cela n’a pas aidé la personne autant que je le souhaitais. Et bien des fois, lorsque j’entreprenais de faire quelque chose de bien, lorsque j’y réfléchissais après coup, je voyais combien j’aurais pu le faire tellement mieux.

Alors pourquoi est-ce que lorsque je fais de mon mieux, avec les meilleures intentions possible, n’est-ce toujours pas « assez bien » ? Le véritable mieux, comme mentionné précédemment, est-il vraiment l’ennemi du « bien » ?

Qu’est-ce que « le bien » ?

Le « bien », c’est tout ce que je veux faire selon mon désir humain d’être bon et gentil envers les autres. Et si cela est mon désir sincère, je peux faire beaucoup de bien. Beaucoup d’hommes consacrent leur vie à aider les autres et offrent les meilleures choses qu’ils possèdent. Et ces actes de gentillesse sont absolument nécessaires.

Mais cette bonté humaine inclut aussi mes sentiments, mon raisonnement, et elle inclut toujours ma perception limitée des situations. La vérité, c’est qu’en tant qu’humains, nous avons une perception très horizontale dans les situations. Nous ne pouvons pas voir les pensées et le coeur des gens, et nous ne pouvons certainement pas voir l’avenir de la manière dont Dieu le peut. Avec ces limites, notre désir de faire le bien peut faillir et ne pas toujours avoir l’effet que nous aurions espéré. De plus, nous devons faire face à notre propre impatience, dureté, égoïsme, égo, et à bien plus de choses encore qui limitent notre « bonté ».

Car en tant qu’êtres humains, nous possédons aussi une nature pécheresse. Au milieu de tout le bien que nous pouvons faire, si nous sommes honnêtes, nous voyons aussi que notre propre péché nous empêche de faire « le mieux. » Peut-être que je crains de faire ce que je sens être juste parce que j’ai peur de ce que les autres pourraient dire. Ou je découvre que dans tout mon affairement, j’aimerais recevoir juste un peu d’honneur ou de reconnaissance pour les efforts que j’ai faits, ou alors que je perds patience avec les autres, ne serait-ce que dans mes pensées.

Apprendre à faire « le mieux » !

Est-ce que cela signifie que nous devrions cesser de faire le bien parce que ce n’est pas « le mieux » ? Loin de là ! C’est lorsque je comprends que par mes propres forces, je ne peux rien faire de bon, rien faire qui ne soit empreint du péché, que je peux apprendre à faire « le mieux » avec l’aide de Dieu !

Paul écrit en Romains 7, 19 : « Car je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. » Avant qu’il ne rencontre Jésus sur le chemin de Damas, Paul était irréprochable à l’égard de la loi juive. Mais lorsqu’il a rencontré Jésus, il a réalisé que son corps du péché était un obstacle. Même lorsqu’il faisait tous ses efforts, il ne pouvait tout simplement rien faire qui soit sincèrement bon. Il a compris qu’aussi longtemps qu’il accomplissait des œuvres par ses propres forces, elles ne pouvaient pas produire le meilleur résultat, et que s’il continuait à faire confiance en lui-même, alors le bien serait effectivement l’ennemi du mieux. C’est pourquoi, cela est devenu son témoignage : que tout ce qui venait de lui-même – sa propre volonté, son raisonnement, ses sentiments, son égo et ses œuvres – puisse être « crucifié avec Christ ». Ce n’était plus lui qui vivait, mais Christ vivait en lui ! (Galates 2, 20) Et c’était là la seule façon de pouvoir faire les choses de la « meilleure » manière qui soit.


Cela signifie que lorsqu’il a découvert le péché intérieur qui l’empêchait de faire « le mieux », il l’a mis à mort par la puissance de l’Esprit. Il a sacrifié tout ce qui venait de lui-même. Autrement dit, il a vaincu dans la tentation, par la puissance du Saint-Esprit, dès qu’il devenait conscient du péché qui habitait en lui. Et en mettant à mort ce désir pécheur, il n’a pas accompli ses propres œuvres, mais la vie de Christ s’est manifestée en lui ! (Lis Romains 7 et Philippiens 3.)

Ainsi, « l’aide » que j’apporte aux autres ne vient plus de ma propre sagesse humaine, de mes opinions et de mon raisonnement, mais elle est guidée par l’Esprit. Cela peut même parfois aller à l’encontre de ce que je pourrais penser être le mieux, selon mes critères humains. Mais lorsque je fais ce que l’Esprit me pousse à faire, je commence à voir que cela produit des résultats qui procurent de la paix et du repos.

Un chemin parfait

Jésus nous a laissé beaucoup d’exemples de ce qu’est « le mieux ». Son témoignage était qu’il ne pouvait rien faire de lui-même, mais tout ce que le Père faisait, il le faisait pareillement. (Jean 5, 19). Jésus voyait qu’avec une compréhension humaine, il ne pouvait rien accomplir de bon. Il ne faisait confiance qu’aux instructions de son Père, et ainsi il a été capable d’agir dans chaque situation de la meilleure manière possible, même si cela pouvait sembler insensé aux yeux de ceux qui l’entouraient.

Nous voyons également l’exemple de Marie qui a choisi « le mieux ». Marthe était occupée à servir ses invités, ce qui est incontestablement une bonne chose à faire. Mais Marthe était tellement agitée, si préoccupée par faire bonne impression, qu’elle n’a pas compris que « le mieux » à faire à ce moment-là, c’était plutôt d’écouter les paroles de vie que Jésus annonçait, comme Marie était en train de le faire. Marie avait compris qu’elle avait besoin d’être auprès de Jésus et d’utiliser cette opportunité pour écouter sa parole. (Luc 38-42)

Si j’aspire à faire le bien, alors Dieu voudra m’aider pour que je puisse aussi sortir complètement de mes propres forces pour le faire. Il veut me montrer, non pas un meilleur chemin, mais un chemin parfait, afin que le bien que je fais puisse être le meilleur possible. Son premier intérêt, c’est que je sois délivré du péché qui habite dans ma chair. Alors je serai rendu semblable à l’image du Fils et sa vie pourra commencer à se manifester à travers mes actions, mes paroles et mes œuvres. Alors, je peux être  une bénédiction pour les autres parce que je sers Dieu seulement, et parce que mes œuvres sont parfaites selon sa volonté.



Ces écritures sont tirées de la Version Segond 21, Copyright© 2007 Société Biblique de Genève. Utilisée avec autorisation. Tous droits réservés.