La foi et la dépression post-partum
Après la naissance de son premier fils, Jennifer est passée par une période de « baby blues ».
Jennifer raconte comment elle a été aux prises avec le « baby blues », sans pour autant perdre sa foi en Dieu.
Pendant une grossesse, les taux d'hormones dans le corps d'une femme sont les plus élevés, et une fois que la naissance a eu lieu, ils chutent brusquement. Il arrive ainsi qu’au moment où les femmes s'attendent à se réjouir et à être heureuses du don que Dieu leur a fait, elles se sentent finalement tristes, moroses et sans énergie.
Plusieurs mois après la naissance, Jennifer n'était toujours pas sortie de cette dépression. Bien qu'elle n'en ait pas été consciente à ce moment-là, elle luttait contre quelque chose qui était bien plus que du « baby blues ». Elle se débattait avec la dépression post-partum, syndrome pour lequel il existe des traitements. Le problème était qu'elle ne s'était pas rendu compte de cela avant naissance de son deuxième enfant. Elle attribuait ses sentiments et ses émotions à son manque de sommeil, choses que toutes les nouvelles mamans expérimentent.
Comment la dépression post-partum se manifeste
Après avoir appris que d'après les statistiques, 10 % à 20 % des nouvelles mamans passent par une dépression post-partum, j'ai demandé à Jennifer si elle accepterait de raconter son histoire, pour qu'elle puisse apporter de l'aide et de l'espoir aux autres nouvelles mamans qui luttent contre le même syndrome.
Pour commencer, je n'ai pas géré ce problème comme j'aurais dû le faire », dit Jennifer. « Je ne suis pas allée voir un docteur. C'est très important de parler de cela à un médecin, parce que c'est une chose pour laquelle on peut recevoir une aide médicale. Mais à l'époque, je ne savais pas de quoi il s'agissait.
Cela affecte absolument tout ; cela change notre personnalité. Je n'avais aucune énergie pour faire quoi que ce soit. Le simple fait d'être assise sur le canapé et de plier le linge, quelque chose qui peut sembler être une tâche facile, me demandait trop d'énergie. Je me sentais seule, désespérée, épuisée. J'avais l'impression d'être devenue quelqu'un d'autre. Auparavant, j'aimais être avec les autres, mais à présent, je n’y prenais plus plaisir.
Et le plus difficile était que je ne me sentais pas liée à mon bébé. Les gens parlent toujours de l'amour qu'on expérimente pour son premier enfant, mais je ne ressentais aucun lien mère/fils extraordinaire ; je faisais juste mon travail de mère, parce que j'étais dans l'obligation de le faire.
J'étais vraiment entourée de personnes qui me soutenaient et qui faisaient beaucoup pour moi. Mon mari m’a apporté un soutien extraordinaire pendant cette période, mais il se sentait souvent inutile ; il ne savait pas comment m'aider et je me sentais seule malgré tout.
Comment s'en sortir
Ce qui m'a permis de traverser cette période a été ma confiance en Dieu. Lutter contre une dépression post-partum peut nous affecter spirituellement. On se sent déprimé, et Satan peut facilement suggérer beaucoup de pensées négatives pour aggraver la situation.
« Tu es inutile, sans valeur, bonne à rien », essayait-il de me faire penser, une fois que j'étais encore une fois assise sur le canapé, incapable d'effectuer la moindre tâche autre que de m'occuper de mon bébé.
Mais on appelle aussi Satan ‘l'accusateur’ (Apocalypse 12, 10) et le ‘père des mensonges’ (Jean 8, 44). J'ai rejeté ces pensées, en sachant que son unique intention était de m'éloigner de Dieu. Lorsque j'ai choisi de m'accrocher à Dieu dans la période la plus difficile que j'ai connue, je me suis sentie plus proche de lui que je ne l'avais jamais été auparavant. Lorsque j'étais en grave dépression, je pouvais toujours me fier à Dieu. Je n'avais jamais l'impression qu'il me délaissait. Oui, je me sentais triste, vide, j'avais souvent envie de pleurer, je me sentais inutile. Mais lorsque je priais, je me sentais réellement portée par Dieu pour venir à bout des circonstances, des journées et des pensées qui étaient des batailles pour moi. Je sentais que Dieu était proche de moi, il prenait soin de moi et m'aidait à me relever.
Plusieurs fois, j’ai été tentée de me plaindre. C'est facile d'avoir des pensées comme « si seulement j'avais une autre vie » ou « pourquoi est-ce qu'il fallait que cela m'arrive ? ». Je regardais les autres mères et j'avais l'impression qu'elles avaient la vie facile. C'était très tentant de me comparer à elles, mais ce type de raisonnement n'amène qu'à l'agitation. J'ai alors pris la décision de ne jamais céder à ces pensées. Je savais que je devais lutter contre la moindre envie de me plaindre ou de m'apitoyer sur mon sort. Ce n'étaient pas des pensées qui venaient de Dieu. Cela ne voulait pas dire que je devais me forcer à sourire, rire et faire semblant d'être bien plus en forme que ce que j'étais vraiment, mais je n'ai jamais laissé entrer l'esprit de l'accusateur.
La dépression peut facilement amener de l'amertume, de l'apitoiement, de la peur, et beaucoup d'autres choses. Mais la parole de Dieu dit : « Car je connais les projets que j'ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l'espérance. », Jérémie 29, 12.
Ce n'est pas facile de s’agripper à cette foi et de résister à l'accusateur lorsque tout semble aller mal. Mais l’autre attitude possible était de laisser les accusations de Satan, le désespoir, l'incrédulité et l'impuissance régner dans ma vie, et cela n'était pas une option valable. Cela n'a pas modifié ce que je ressentais, mais ça m'a aidé à traverser cette période.
Faire face aux pensées de culpabilité
« La plus grande tentation était sans doute de me sentir coupable parce que je n’éprouvais pas les très forts sentiments d'amour que je croyais devoir éprouver pour mon bébé. On a alors à faire face à des pensées telles que « je ne veux pas de cela, ce n'est pas du tout ce que j'imaginais, je n'aime pas être maman ». On s'assoit et on attend que ces sentiments viennent, mais ils ne viennent jamais. Mais la meilleure façon d'aimer son bébé dans ces moments-là est de s'en occuper du mieux qu'on peut, sans tenir compte de nos propres sentiments. Et Dieu m'a aussi apporté de l'aide à cet égard. Bien entendu, j'aimais mon enfant, mais ce sont les sentiments qui manquaient.
Le psaume 23 m'a apporté une aide immense dans cette période.
« L’Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien (…) Il restaure mon âme (…) Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi »
J'avais parfois l'impression que je vivais dans la vallée de l'ombre de la mort, mais le simple fait de lire ce psaume m'apportait de l'aide. Il me rappelait que Dieu était présent et qu'il prenait soin de moi, peu importe ce que je ressentais. Je ne sentais pas qu'il prenait soin de moi, mais je savais que c'était le cas. Cela était une grande aide. C'est tellement important de lire la parole de Dieu et de se rapprocher de lui dans des moments comme ceux-là, même si cela nous demande un grand effort. Cela nous rapproche de lui et amène du repos et de la paix.
« Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. » Jacques 4, 8.
Chanter pour garder la foi
Certains jours, lorsque je m'asseyais sur le canapé et que je me sentais déprimée et triste, submergée par des pensées noires, j'ouvrais alors mon cantique et je lisais des cantiques pour m'encourager. Il y en a un qui m'a aidé en particulier :
« Celui qui en Christ nous a appelés,
Avant la fondation de la terre,
A un cœur plein d'amour et de bonté,
Et prend soin de nous comme un vrai père.
Jour et nuit, son cœur brûle pour le bien,
Son seul désir est de te bénir.
Remets toute ta vie entre ses mains,
Dieu veut entièrement t'affranchir. »
« Mettez-moi à l'épreuve », nous dit Dieu.
Fais-le, et tu verras sûrement
Que Dieu est vraiment miséricordieux,
Et qu'il t'aime d'un amour ardent… »
Je me sentais parfois abandonnée et négligée, et même si ce n'était pas vraiment le cas, je me sentais très seule.
«… Reste en Dieu, tends l'oreille à l'Esprit Saint,
Comme un fleuve alors sera ta paix,
Remets toute ta vie entre ses mains,
Tes besoins le Seigneur veut combler. »
(Les Voies du Seigneur #295)
Plus près de Dieu
Après la naissance de mon deuxième enfant, nous avons compris de quoi il s’agissait, et j'ai suivi un traitement. Cela m’a beaucoup aidée. La vie a commencé à reprendre son cours normal après cela. Lorsque que je regarde en arrière sur ces années sombres, je ne fais pas attention à leur aspect négatif. Je regarde en arrière et je suis très reconnaissante pour cette période ; je ne changerais pas les circonstances par lesquelles je suis passée, car elles m’ont permis de me rapprocher beaucoup de Dieu.
Ces écritures sont tirées de la Version Segond 21, Copyright© 2007 Société Biblique de Genève. Utilisée avec autorisation. Tous droits réservés.