Il séchera toutes les larmes
La journée a été longue à l’école, et alors que je monte dans le bus pour rentrer chez moi, mon sac à dos semble peser plus lourd que jamais. Ma mère est décédée ce mois-ci, et je me sens un peu seule entre les devoirs à attaquer, la maison à garder propre, tout en devant être un soutien pour mon père dans ces temps difficiles. Je n’ai pas bien dormi la nuit dernière, et j’ai des heures de devoirs en perspective ce soir.
Ma tête déborde tellement de ces pensées que je ne fais pas attention à la femme qui monte dans le bus derrière moi jusqu'à ce qu'un homme à l'arrière s'écrie : “Chauffeur, il faut appeler une ambulance pour cette femme !” Je lève les yeux et voit la jeune femme, à peu près de mon âge, qui se tient dans l'allée. Son visage est couvert de bleus et très abîmé, et, comme ses mains, il est couvert de son propre sang. Elle vient clairement d'être victime d'un quelconque acte de violence.
Gênée, elle baisse la tête, et s'éloigne de lui pour venir s'asseoir à côté de moi. Bien qu'elle ne dise pas un mot, je la sens trembler et pleurer à mes côtés. J'aimerais avoir les mots pour l'aider, au lieu de rester assise à ne rien faire. Elle me brise le cœur. J'ai tellement envie de lui tendre la main, mais je ne sais pas vraiment ce que je peux faire.
Il suffit d'ouvrir un journal pour voir que le monde est plein de douleurs et de souffrances.
Le bus s'arrête et deux jeunes policiers montent à l'intérieur. Ils s’avancent jusqu’à nous : “Madame, voulez-vous qu'on appelle une ambulance pour vous ?”, demande l'un d'eux. Elle secoue la tête et refuse de lever les yeux. Le jeune officier s'accroupit devant elle : “Madame, racontez-nous ce qui vous est arrivé pour que nous puissions vous aider”, lui dit-il gentiment. Avec un sanglot, la jeune femme se fraye un chemin entre les deux policiers, sort du bus et s'enfuit dans la rue en courant. Ils la suivent et le bus repart. Je sais maintenant que je ne la reverrai sans doute jamais.
Que puis-je faire ?
J’ai brusquement un peu de mal à voir les choses clairement. Je ne peux pas m'imaginer toutes les souffrances qu'elle a dû endurer pendant toute sa vie, et qu'elle va devoir encore endurer à l'avenir. Même si je l'avais aidée, il y a tellement d'autres personnes dans le monde qui ont aussi besoin d'aide. Il suffit d'ouvrir un journal pour voir que le monde est plein de douleurs et de souffrances. Je suis bouleversée et frustrée de penser à ce que tellement de personnes doivent endurer. Que puis-je faire ?
Comment puis-je parvenir à la sagesse dont j'ai besoin pour que Dieu puisse m'utiliser?
Alors que toutes ces pensées s'emmêlent, un verset me vient à l'esprit dans Apocalypse 21, 4 concernant la nouvelle terre à venir : “Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus et il n'y aura plus de deuil, ni cri, ni douleur, car ce qui existait avant a disparu.”
Je veux faire partie de ce travail, de ce ministère formidable ! Mais comment puis-je parvenir à la sagesse dont j'ai besoin pour que Dieu puisse m'utiliser ? Dans 2 Corinthiens 1, 3 et 4 il est écrit: “… le Père plein de compassion et le Dieu de tout réconfort ! Il nous réconforte dans toutes nos détresses afin que nous puissions réconforter ceux qui se trouvent dans la détresse, grâce à l'encouragement que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu.”
S'entraîner à être un instrument de justice
Je sais que ma vie est un terrain d'entraînement pour m'apprendre à être une aide pour les autres dans ces jours qui doivent venir. Quand je suis fidèle pour suivre Jésus et marcher sur le chemin qu'il a frayé lorsqu'Il était sur la Terre, lorsque je recherche Dieu dans mes tribulations et mes épreuves, c'est alors qu'Il peut m'utiliser comme un instrument.
Si je mets à mort le péché qui vient de ma propre chair, je grandis dans les vertus de Dieu, et si je laisse Dieu faire un travail en moi, je grandis dans l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance (Galates 5, 22-23). Voici les instruments dont j'ai besoin pour pouvoir aider ceux qui sont dans le besoin. Des personnes qui, comme cette jeune femme dans le bus, ont besoin d'amour et de compassion.
Les autres peuvent expérimenter la bonté de Dieu à travers moi. Je peux alors déjà commencer à traiter les gens de la même manière que Dieu les traitera sur la nouvelle terre.
C'est seulement quand je rejette en moi tout ce qui était égoïste et servait le péché que je commence à servir Dieu et que je fais Sa volonté dans ma vie (Éphésiens 4, v. 20-24). D’autres peuvent alors expérimenter la bonté de Dieu à travers moi, et je peux déjà commencer à traiter les gens de la même manière que Dieu les traitera sur la nouvelle terre.
Mon cœur brûle en pensant à cela, et je suis renouvelée dans ma détermination de faire en sorte de tirer le maximum de chaque occasion de salut que Dieu me donne. Je ne peux pas effacer toute la douleur et les souffrances qui existent sur la Terre, mais je peux déjà être une l'aide là où Dieu me montre un besoin. Il faut que j’en finisse de vivre pour moi-même, de sorte que Dieu puisse me montrer des situations où je peux aider et être une bénédiction.
Un ministère glorieux !
Peut-être que, par exemple, je connais un jeune qui traverse une période difficile. Il a alors besoin de recevoir de la chaleur et de l'amour sincère. Est-ce que je peux lui donner cela ? Est-ce que je peux le combler de bonté et lui apporter de l'aide et de la consolation ? Lorsque j'ai été fidèle et obéissant, Dieu peut alors m'utiliser comme un instrument de justice (Romains 6, 13).
Toutes ces tribulations et ces expériences sont un enseignement dont j'aurai besoin pour les jours à venir.
Quand je pense à toutes ces situations qui me semblaient tellement difficiles, je peux maintenant les voir d'un regard nouveau. Toutes ces tribulations et ces expériences sont un enseignement dont j'aurai besoin pour les jours à venir. Des jours où je n’aurai plus à rester assise et à voir les autres souffrir autour de moi, parce que j'aurai été fidèle pour utiliser les opportunités que Dieu m'envoie pour apprendre quelque chose. Quand je me sens seule et bouleversée ou quoi que ce soit d'autre, je peux prier à Dieu et Il me donnera toutes les armes pour vaincre et grandir en vertu et en sagesse.
Pendant que le bus arrive à mon arrêt, je prends mon sac à dos et sors. Je sens en moi une résolution ferme de vivre cette vie de manière à ce que Dieu puisse m'utiliser pour ce ministère glorieux !
Ces écritures sont tirées de la Version Segond 21, Copyright© 2007 Société Biblique de Genève. Utilisée avec autorisation. Tous droits réservés.