C’est en étant humble qu’on peut être transformé
C’est personnellement ainsi que j’ai connu mon père.
Je suis la troisième d’une fratrie de 11 enfants. La plupart des gens me regardent avec un air dubitatif lorsque je leur dis combien d’enfants nous sommes. Lorsque je regarde en arrière maintenant, en tant qu’adulte, je trouve cela incroyable de penser à la manière dont mes parents ont réussi non seulement à nous « élever », mais aussi à fonder un foyer rempli de repos, d’amour et de rires, et où nous nous sentions les enfants les plus chanceux du monde.
Aujourd’hui, c’est la fête des pères. Plusieurs versets viennent à mon esprit lorsque je pense à papa, mais je pense que le verset qui souligne le mieux sa vie est le suivant : « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il fait grâce aux humbles. » (Jacques 4, 6)
Ce qu’un cerveau intelligent ne peut obtenir
Dieu n’est pas partial. Il n’accorde pas sa grâce selon l’intelligence, la santé ou les accomplissements des uns et des autres, mais selon une seule chose : l’humilité. Cela peut être quelque chose de difficile à accepter pour un homme avec un niveau d’intelligence aussi élevé que celui de mon père. Mais c’est la loi de Dieu et papa l’a prise à cœur.
Paul dit : « Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n’y a ni beaucoup de sages selon la chair (…) » 1 Corinthiens 1, 26. Pourquoi Paul dit-il qu’il n’y a pas beaucoup de sages ? Parce que les plupart des gens intelligents et capables pensent pouvoir y arriver par eux-mêmes et ne pas avoir besoin d’aide de la part des autres, et surtout pas de Dieu. Et c’est à cause de cela que Dieu ne les aide pas, et ils tournent en rond pendant des années en pensant qu’ils ne font rien de mal alors qu’en réalité, ils font tout de travers.
Dans sa grande bonté, Dieu a ouvert les yeux de papa dans sa jeunesse pour qu’il voie la vérité : il a compris que toutes les richesses et l’intelligence de ce monde ne pourraient pas faire d’un homme comme lui quelqu’un de patient, humble et généreux, alors qu’il est, par nature, rempli de colère, d’orgueil, facilement offensé et doté d’une volonté propre très forte. Il avait besoin de l’aide de Dieu.
La grâce de pouvoir changer
Lorsque tu es humble, tu t’approches de Dieu. Il ouvre tes yeux pour que tu voies comment tu es en réalité. Et il ne fait pas seulement cela, il te donne aussi son aide pour que ta nature puisse véritablement changer ! Ce n’est pas une œuvre qui se produit du jour au lendemain ou comme par magie. Cela nécessite que l’on choisisse d’abandonner sa propre volonté pour accomplir la volonté de Dieu et sa Parole dans les moindres détails de la vie quotidienne.
Papa a constamment travaillé avec lui-même, et le changement que nous avons pu observer en lui est le résultat d’un combat intérieur et d’un grand nombre de prières à Dieu chaque jour. La nature de papa représentait pour lui une plaie, et il savait qu’elle était source de troubles et de difficultés pour son entourage, et pas moins pour lui-même. Pour moi, le fait d’avoir pu être témoin de la transformation qui a eu lieu dans la vie de papa est une preuve qu’il est entièrement possible de vivre l’Evangile que Jésus annonce et que cet évangile est vrai à cent pour cent.
L’entendement d’un serviteur
Nous qui connaissons papa voyons en lui un homme bon, généreux, chaleureux, compatissant, patient, aimant, travailleur et loyal, qui peut facilement mettre de côté sa propre volonté. Il place les besoins et les problèmes des autres au-dessus des siens, et il considère les autres non pas comme un fardeau mais comme une bénédiction à laquelle il doit beaucoup de bonté.
Quelles que soient la pression ou la quantité de travail auxquelles papa devait faire face, je ne l’ai jamais entendu dire qu’il était trop occupé pour nous consacrer du temps. Il utilisait le moment du dîner pour nous raconter des histoires de la Bible ou des histoires de ses voyages, et faisait toujours en sorte que ce soit un moment fort de la journée. Après le repas, nous nous retrouvions encore autour de la table, cette fois-ci avec nos livres et nos devoirs, et il nous aidait patiemment. Il saisissait toutes les petites opportunités et faisait des pieds et des mains pour que l’ambiance à la maison soit agréable et festive, et pour nous bénir chaque jour en paroles, en actions et surtout par la prière.
Il n’y a pas de tâche à la maison ou autre part qui soit trop modeste pour papa. Tant qu’il peut aider maman, ses enfants, ses amis ou ses collègues, il est heureux. Il a un cœur plein de compassion pour ceux qui sont faibles, pauvres, souffrants et seuls. Il ne méprise personne, mais il porte les autres dans son cœur et dans la prière. Bien qu’il ne parle pas beaucoup du bien qu’il fait, beaucoup de gens m’ont raconté que papa a été d’un immense soutien pour eux lorsqu’ils étaient dans le besoin. C’est un homme miséricordieux : il voit clairement les erreurs qu’il a pu commettre lui-même dans sa vie, et il comprend que Dieu lui a beaucoup pardonné, et que la moindre des choses qu’il puisse faire en retour, est de faire preuve de miséricorde envers les autres.
L’amour pour Dieu
Le matin, on retrouvait toujours papa en train de lire sa Bible. Il savait qu’il ne pourrait pas traverser la journée sans cette forme de nourriture. Papa défend ce qui est vrai, et il défendra toujours Dieu et sa Parole, coûte que coûte. Il considère les personnes pieuses comme les plus grandes personnes qui aient vécu et qui vivront à jamais. Il aime sa famille et ses amis, mais il aime Dieu avant tout.
Chaque matin, et plusieurs fois par jour, papa exprime sa reconnaissance envers maman et lui dit qu’elle est la plus belle femme du monde. Et il le pense sincèrement. On voit clairement qu’il l’aime et que cet amour continue de grandir. L’année prochaine, ils fêteront leurs 40 ans de mariage. Il dit souvent que l’un des plus grands mystères de la vie, c’est comment un homme comme lui a pu recevoir une si bonne épouse. Ma mère est une femme incroyable, mais cela en dit aussi long sur mon père et sur les pensées qu’il a de lui-même.
Donc voilà, merci papa, parce que tu as nous as enseigné que le vrai christianisme, c’est d’être humble. Tu es un homme transformé grâce à l’évangile qui a agi en toi depuis des années, et qui continue d’agir en toi chaque jour. A 65 ans, tu es loin d’être satisfait de toi-même : au contraire, tu es plus intéressé que jamais de t’humilier toi-même, de recevoir la grâce et de changer pour devenir encore plus semblable à ton Précurseur, Jésus.
Ces écritures sont tirées de la Version Segond 21, Copyright© 2007 Société Biblique de Genève. Utilisée avec autorisation. Tous droits réservés.