Comment ma mère rendit l’éternité réelle pour moi

Comment ma mère rendit l’éternité réelle pour moi

Un témoignage poignant concernant le fait d’avoir sa place au ciel.

10 minutes ·

J’aimerais vous raconter une histoire, une histoire incroyable. Au sujet de quelqu’un qui m’est très cher : ma mère.

Maman est décédée il y a un an, après avoir lutté sept mois contre le cancer. Elle n’avait que 66 ans. Sa vie est le témoignage formidable de quelqu’un qui avait une relation personnelle avec son Père céleste, et j’espère qu’en lisant ce récit, tu recevras le désir de lutter pour avoir un plus grand amour pour Dieu et une plus grande foi en la vie éternelle.

Un désir ardent pour Dieu

Ma mère était une femme très efficace, qui travaillait dur. Organisation, propreté et ponctualité étaient les priorités dans notre foyer. Maman accordait une attention particulière aux détails et elle était experte pour faire en sorte que les incidents soient évités, dans la mesure du possible. Les factures devaient être payées à temps, les rendez-vous devaient être respectés, les délais devaient être tenus, c’était une femme très occupée. Et au milieu de tout cela, elle trouvait toujours le temps de réchauffer les cœurs de ses très nombreux amis avec des mails, des messages, des appels téléphoniques ou des cadeaux. Le mot « ennui » n’était pas dans son vocabulaire ! Elle était libre pour être telle que Dieu l’avait faite, sans essayer d’impressionner qui que ce soit, et elle était très appréciée par beaucoup de personnes au sein de la communauté.

« Affectionnez-vous aux choses d'en haut, et non à celles qui sont sur la terre… Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » Colossiens 3, 2,4.

Il y a eu beaucoup de moments dans la vie de maman où il était facile de voir que la Parole de Dieu devenait une ligne de vie et une réalité pour elle. Une fois, alors que je savais qu’elle traversait une période particulièrement éprouvante, je lui ai demandé comment elle allait. Elle a commencé à pleurer et m’a dit que parfois elle ne comprenait pas les choses qui lui arrivaient, mais elle savait également qu’elle n’avait pas forcément besoin de comprendre. Sa tâche était simplement de garder son cœur et ses pensées purs afin qu’elle puisse gagner quelque chose d’une valeur éternelle dans cette épreuve. Cette réponse m’a fait réaliser qu’elle avait une relation profonde avec Dieu et que tout ce qu’elle voulait, c’était lui être agréable.

Quand son corps devint faible et brisé, c’était comme si une lumière intérieure commençait à rayonner par les fissures.

Dans ses circonstances, elle remettait tous ses soucis entre les mains de Dieu et elle s’affranchissait ainsi de l’anxiété, ce qui lui permettait d’avoir un esprit heureux et lumineux et une capacité à réconforter les autres qui traversaient également des épreuves. Elle priait souvent pour les jeunes, spécialement pour ceux qui étaient dans un combat et elle pouvait les encourager avec l’aide qu’elle avait elle-même reçue de la Parole de Dieu.

Même si maman est restée très occupée, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de force physique, on voyait de plus en plus qu’un travail caché se faisait dans son cœur. Elle citait souvent le Psaume 23 : « L’'Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien. » Il était très clair qu’elle croyait fermement en ce verset et que son premier amour était pour Dieu et pas pour les choses de la terre.

Quand son corps devint faible et brisé, c’était comme si une lumière intérieure commençait à rayonner par les fissures. Elle débordait de reconnaissance. Même lorsqu’elle n’avait pas la force nécessaire pour se lever du canapé, elle demandait discrètement à ma sœur et moi de nous assurer que les invités avaient du café et des biscuits et qu’ils étaient à leur aise. Elle servait toujours ! Cela n’avait pas l’air de la déranger que la maison soit un peu désordonnée ou que le jardin commence à être envahi par les mauvaises herbes. Même si elle avait toujours manifesté du zèle pour s’occuper des choses que Dieu lui avait données, ses regards se portaient bien plus haut que ce qui est temporel. Il était clair qu’elle pensait à l’éternité et qu’elle se préparait à rencontrer son bon Berger.

Une expérience qui change la vie

Les derniers jours de la vie de ma mère m’ont marqué pour la vie. Nous avions installé un lit pour elle dans le salon de mes parents et nous avons passé les derniers jours à discuter, à lire et à chanter ensemble. Beaucoup de personnes sont venues lui rendre visite et elle avait des paroles très personnelles et encourageantes pour chacune d’elles. Elle n’avait pas peur de mourir. Il était évident qu’elle n’était pas appesantie par les soucis de cette vie. Elle avait lu la Parole de Dieu, elle la croyait, et c’était un réconfort pour elle. Elle est devenue de plus en plus faible et elle ne pouvait plus nous parler, elle restait allongée au lit, les yeux fermés. Mais un soir, alors que quelques-uns d’entre nous étions dans une autre pièce, mon frère nous a tout à coup demandé de venir au chevet de notre mère.

Ce que j’ai expérimenté lorsque je suis rentrée dans la pièce restera gravé en moi pour le reste de ma vie.

Elle souriait et regardait droit au ciel.

Ses yeux étaient grand ouverts et regardaient bien au-delà de l’horizon, ils étaient d’un bleu transparent comme du cristal comme je ne les avais jamais vus auparavant ! Elle souriait et regardait droit au ciel. Nous pouvions tous sentir les cieux à cet instant dans la pièce. Nous sommes restés autour de son lit et nous avons chanté pour elle alors qu’elle poussait son dernier soupir et était accueillie dans les bras de Jésus, qu’elle avait aimé et servi durant son temps ici sur terre. C’était presque comme si nous pouvions voir Jésus et les saints regarder d’en haut, venant la chercher et je ressentais un désir incroyablement fort de pouvoir aussi les suivre.

Je ne pourrai jamais décrire le sentiment de paix et de bonheur qui a inondé la pièce à ce moment. Et durant ces dernières secondes, j’ai pris la ferme décision que je vivrais le reste de mes jours ici sur terre de manière à pouvoir franchir directement les portes du ciel lorsque mon temps viendra. Comme c’est insensé de se laisser appesantir par les choses de cette terre qui disparaîtront de toute façon, et de placer ma confiance dans mes biens, ma réputation ou mes œuvres. Si je ne suis pas attentive, je peux facilement me laisser accaparer par les choses éphémères.

Ma cité célèste

Ma vocation est bien plus grande que cela, et il faut que je lève mes yeux vers le ciel, car c’est là qu’est ma cité. Nous chantons « Ma place n’est pas dans ce monde » dans un cantique du recueil Les Voies du Seigneur. Nous sommes comme des pèlerins ici sur cette terre, aspirant à quelque chose de plus, avec « une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu. » Hébreux 7, 19.

Il est également écrit en Philippiens 3, 20 : « Mais notre cité à nous est dans les cieux, d'où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus Christ. »

Ce désir pour la vie éternelle me pousse à être éveillée et attentive au cours des situations quotidiennes, afin que je combatte pour obtenir la victoire sur ces péchés qui pourraient me faire obstacle. Dieu m’a donné des biens et des circonstances avec lesquels je peux apprendre à être un intendant, utilisant ces choses pour faire honneur à Dieu et pour amasser des trésors au ciel. « Mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où la teigne et la rouille ne détruisent point, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent. » Mathieu 6, 20-21. Je peux faire cela en luttant contre mon propre égoïsme et mon propre orgueil, en sachant que tout ce que j’ai, je l’ai reçu d’un Père qui m’aime.

Cela m’a rapproché de l’éternité et chaque jour est devenu plus précieux, chaque jour a pris du sens et m’a donné à réfléchir dans cette lumière.

« C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles. » 2 Corinthiens 4, 16-18.

Même si j’ai ressenti du chagrin et de la tristesse après avoir perdu ma mère, cela rend le mur qui nous sépare du ciel bien plus fin lorsque je pense à elle, qui est avec Jésus et les saints, de l’autre côté, priant pour moi et m’encourageant.

Je me réjouis de la revoir à nouveau un jour au ciel. La joie palpable et immense, la paix et la gloire dont j’ai été témoin et que j’ai expérimentées le soir où Jésus est venu reprendre maman auprès de lui m’a donné un aperçu  de ce qui nous attend au ciel, si nous sommes fidèles ici sur terre. Cela m’a rapproché de l’éternité et chaque jour est devenu plus sérieux, il a pris du sens et m’a donné à réfléchir dans cette lumière.

"Je ne peux jamais m’attarder,
Mon cœur pour le monde est fermé.
Comme perdrais-je encore mon temps ?
Car au ciel, le Seigneur attend.
Etre libre et toujours courir,
Prêt à combattre et à souffrir !
Je cours, car pour l’éternité
Le salut Dieu veut me donner."

(Elihu Pedersen, « La branche d’amandier » #81)

Ces écritures sont tirées de la Version Segond 21, Copyright© 2007 Société Biblique de Genève. Utilisée avec autorisation. Tous droits réservés.